Non loin de Fruges, dans un cadre naturel privilégié, le village de Radinghem déploie son charme campagnard. Le ruisseau de la Riviérette, prend sa source dans la commune et va se jeter dans la Lys. Le village abritait autrefois un magnifique château de style néo-gothique. Il fut définitivement détruit en 1944 mais l’on peut encore observer la base des murailles et la base de l’encorbellement d’une tourelle entourée par les fossés toujours en eau. Aujourd’hui, seules des images témoignent de la splendeur passée de l’édifice.

L’histoire tragique du château de Radinghem

Face à l’église Saint-Martin s’élevait un château féodal du XIIIème siècle, une première fois reconstruit en 1620 par le seigneur des lieux, Pierre de la Haye. Au XIXème siècle, le château devient la propriété des Sergeant de Monnecove.
L’un d’eux, le baron Gaston Le Sergeant de Monnecove, entame en 1883 sous la direction de l’architecte Hesdinois, Clovis Normand, des travaux d’ampleur qui donnent à son domaine un aspect néo-gothique remarquable. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands investissent les lieux dès le 22 mai 1940. Les unités s’y succèdent en 1941-1942, entraînant chaque fois un pillage en règle du mobilier.
Délaissé par les Allemands, le site accueillera des enfants des secteurs sinistrés du Portel et de Boulogne. 85 enfants y séjourneront durant cinq mois et échapperont ainsi aux terribles bombardements alliés du Portel qui feront 800 victimes en septembre 194.
En 1944, les Allemands sont de retour et font du château un dépôt de pièces de V1 destinées aux rampes toutes proches. Les Alliés approchant, le responsable du site reçoit l’ordre le 1er septembre de ne laisser aucune trace. Le lendemain vers 23 heures, sept V1 explosent et réduisent en gravats la merveille architecturale du département. Aujourd’hui, le site du château est intégré au complexe du lycée agricole.

La base de lancement de V1

Dans le bois de Radinghem, un site de lancement de fusées V1 a été construit par les Allemands.  C’était une position du type site « en skis », ou ouvrage de première génération. Un complexe lourd qui fut durement bombardé les 30 et 31 décembre 1943 et le 4 janvier 1944. 

L’église Saint-Martin

Perchée sur les hauteurs du village, l’église Saint-Martin composée d’une tour, d’une nef, d’un chœur, d’un porche et d’une sacristie, a connu à peu près le même destin que le château. En 1091, dans le Pouillé de Thérouanne, on mentionne déjà l’église de Radinghem. Elle s’est écroulée au XVème siècle et fut rebâtie aussitôt. Elle fut de nouveau détruite au début du XVIIème siècle, en même temps que le château des seigneurs de la Haye, sans doute à la suite des guerres. Elle fut reconstruite dans le style gothique en 1628. La tour en avant-corps bâtie en 1894 a remplacé un ancien clocheton surmontant l’arc triomphal.

Le saviez-vous ?
Gaston Le Sergeant de Monnecove (1836-1899), propriétaire du château de Radinghem et maire de Radinghem a étudié la peinture et exposé dans de nombreux salons. Lieutenant de louveterie, il avait également une grande passion pour la chasse. Il est l’auteur de « La chasse. Souvenirs et impressions » (Boulogne-sur-Mer, 1892).  

Le calvaire

Situé sur la RD 157, à l’angle de la rue menant vers le centre vous découvrirez une croix en béton imitation bois surmontée du titulus et portant un Christ en métal peint en blanc. La croix est scellée dans un piédestal de grès maçonné formant une pyramide. On y accède par un escalier à 6 degrés perçant un talus planté de massifs d’arbustes.

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